Ceux qui se lamentent d'un Internet français qui fout le camp en se vendant à l'étranger vont encore pousser un cri. Après PriceMinister racheté par le géant de la distribution japonais Rakuten, voici que le français Meetic, leader européen de la rencontre en ligne, cède aux avances de l'américain Match.com, numéro 1 mondial du secteur et déjà actionnaire de Meetic à hauteur de 27%. «L'Internet en France, c'est la triple peine, explique ironiquement à Libération Marc Simoncini, qui a créé Meetic en 2001. C'est à la fois plus compliqué à développer, un marché bien plus petit, et quand ça réussit, ça part aux Etats-Unis.»
L’OPA de Match.com, amicale, a la bénédiction de Simoncini, qui détient encore 23% du capital et va en céder 16% au groupe IAC du magnat Barry Diller, propriétaire de Match.com. A 15 euros l’action (une prime modeste de 11,6% par rapport au cours de clôture de l’action vendredi à la Bourse de Paris), cela représente un chèque de 55,5 millions d’euros pour ce «serial entrepreneur» du Net français. Mais au final, la valorisation de Meetic (345 millions d’euros) risque d’apparaître bien faible aux petits actionnaires : le prix par action proposé est inférieur de 33% au prix d’introduction en bourse, en 2005.
Mais Simoncini avait-il le choix ? Il y a six mois, il avait renoncé à céder Meetic après avoir approché sans succès de possibles acquéreurs. «Personne n'a fait d'offre sérieuse et Match est finalement apparu comme l'acheteur le