L’armistice est signé entre Nicolas Sarkozy et Carlos Ghosn, PDG de Renault et Nissan. A l’issue d’un conseil d’administration extraordinaire, le Portugais Carlos Tavares, patron de la zone Amériques de Nissan, a été nommé hier numéro 2 du constructeur tricolore, en remplacement de Patrick Pélata, débarqué à la suite de la vraie fausse affaire d’espionnage. Cette nomination doit permettre à Renault de tourner enfin la page. Elle met surtout un terme à une partie de bras de fer entre Ghosn et son premier actionnaire (à 15%) : l’Etat. L’Elysée a en effet profité du scandale pour reprendre la main chez Renault et mettre sous tutelle son emblématique patron. Signe de l’intensité des tractations, Ghosn a été reçu à deux reprises par les ministres Christine Lagarde (Economie) et Eric Besson (Industrie), avant un ultime tête-à-tête, samedi, avec Nicolas Sarkozy. De source proche du dossier, le PDG aurait accepté l’objectif principal fixé par l’Etat : rééquilibrer l’alliance avec Nissan, dont Renault (qui détient pourtant le japonais à 44%) est devenu le parent pauvre.
Fidèle. L'Etat a aussi obtenu une réforme de la gouvernance. L'un des scénarios envisageait que Tavares soit le patron opérationnel, avec le titre de directeur général (Pélata n'était que DG délégué). Mais cela aurait abouti à offrir à Ghosn un nouveau fusible, sans affaiblir son pouvoir absolu : Carlos Tavares, 52 ans, est un fidèle du PDG, qui l'a appelé à ses côtés chez Nissan en 2004.
Le chef de l'E