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Libération

Talonné par Apple, Nokia en plein décrochage

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Téléphonie . La poussée des smartphones met le finlandais sous pression.
publié le 1er juin 2011 à 0h00

Nokia est en plein brouillard. Et la Bourse n'aime pas cela. L'action du géant finlandais a chuté brutalement hier, perdant 17% parce qu'il s'est dit incapable de donner la moindre prévision pour ses ventes et ses résultats pour la fin 2011. Du presque jamais-vu. Et le deuxième trimestre sera pire que prévu. Pas le genre de déclaration, dite «d'alerte sur les résultats» que les marchés apprécient.

«Low-cost». Selon son PDG, le Canadien Stephen Elop, la dégradation vient d'abord d'une concurrence féroce en Chine et en Europe, de prix de vente moyens et de volumes qui ont décru plus vite qu'attendu. Pour Basile Carle, analyste à l'Idate, un institut spécialisé dans les télécoms, ce n'est pas vraiment une surprise : «Nokia, dit-il, paie sa stratégie.»Pour avoir choisi de «faire du volume, en ciblant le créneau du low-cost et les marchés émergents ou encore l'Afrique», le finlandais a sacrifié son chiffre d'affaires et est rattrapé par ses concurrents. Comme en témoignent les données pour l'année 2010 fournies par l'Idate, Nokia est certes toujours le premier vendeur de portables avec 453 millions de téléphones vendus dans le monde (et 34,7 % de parts de marché), distançant largement l'iPhone (avec «seulement» 47 millions d'appareils vendus). Mais en chiffre d'affaires, le finlandais n'affiche qu'une petite avance, (20% du marché), talonné par Apple et ses 16% du gâteau. Car le californien vend son iPhone bien plus cher (350 euros en mo