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2/Une plus grande intégration fédérale européenne

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par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant
publié le 6 juin 2011 à 0h00

Les économistes le disent depuis que le projet de monnaie unique a été lancé, en 1991 : sans politique économique et budgétaire commune et sans solidarité financière, l’euro aura du mal à survivre. C’est bien ce qui s’est passé : une politique monétaire unique et 17 politiques économiques souveraines ont abouti aux catastrophes grecque, irlandaise et portugaise.

Veto. La seule solution durable serait donc de rééquilibrer politiquement la zone euro. Les Européens ont bien commencé à le faire, mais à reculons. En renforçant le Pacte de stabilité et de croissance, afin de contraindre davantage la politique budgétaire des Etats. En créant un Fonds européen de stabilité financière (FESF), capable de lever 440 milliards d'euros d'emprunt. Et en mettant bientôt sur les rails un Mécanisme européen de solidarité (MES) doté de 500 milliards d'euros. Mais le système demeure bancal : les Etats, notamment l'Allemagne, veulent garder la haute main sur ces mécanismes. Ainsi, le FESF et le futur MES ne pourront être déclenchés qu'après un vote des Parlements nationaux, ce qui met la solidarité européenne à la merci d'un changement de majorité. De même, le refus persistant de l'Allemagne de lancer des obligations européennes, comme le proposent le Luxembourg, l'Italie ou la Belgique, montre que Berlin n'a toujours pas admis que l'euro - et sa survie - impliquait un saut fédéral.

C'est pour cela que les marchés financiers ne se calment pas : ils considèrent que les Etats, en pr