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Libération

Soigner plus pour gagner plus

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publié le 7 juin 2011 à 0h00

Il arrive, parfois, que de nouvelles découvertes scientifiques changent de manière radicale la manière dont les politiques publiques doivent être pensées. Ce changement est très rare, mais tel est probablement le cas pour les politiques de lutte contre le sida, et notamment sur la distribution des traitements dans les pays du Sud, financés pour l’essentiel par des contributions des pays riches.

Jusqu’à présent, la justification de ces financements reposait sur des arguments de nature essentiellement éthiques ou sur une forme d’altruisme parfois teintée de paternalisme. Mais ce cadre de pensée est bouleversé par le résultat d’essais cliniques dont plusieurs prouvent un aspect jusqu’alors soupçonné, mais non encore démontré : parmi les personnes porteuses du VIH, celles qui sont sous traitement ont une probabilité beaucoup plus faible, voire quasi nulle, de transmettre le virus. Le changement essentiel tient donc à la réconciliation entre l’intérêt du traitement à un niveau individuel, pour la personne dont la qualité de vie est nettement améliorée et la probabilité de décès très fortement réduite, et au niveau collectif, en termes de santé publique.

Dans le domaine de l’aide internationale, la lutte contre le VIH joue un rôle important, à travers plusieurs mécanismes comme le Fonds global, financé par des Etats riches ou des donateurs privés tels qui la Fondation Bill et Melinda Gates. La motivation traditionnelle de ces aides est de nature altruiste, mais elle n’est pas sans a