La brigade de CRS n'a pas fait dans la délicatesse en intervenant hier matin au siège de Lafarge, à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine). Appelés pour disperser une manifestation d'ouvriers de Frangey (Yonne) venus s'opposer à la fermeture de leur cimenterie (74 salariés), les CRS ont expédié un membre du comité d'établissement à l'hôpital : «Trois points de suture et une perte de connaissance» suite à un coup de matraque, relate Sylvain Moreno, délégué syndical central de la CGT, présent sur le parvis.
Une violence qui a provoqué l'incompréhension, tant du côté syndical que de celui de la direction. Jusque-là, les faits relatés par les deux parties sont les mêmes. Mais quand on cherche à savoir qui a appelé les CRS, les discours divergent. Chez Lafarge, on dément avoir appelé la brigade à la rescousse : «Il y avait devant le siège une trentaine de salariés avec des banderoles. Ils avaient l'air tout à fait pacifiques.» Pas de quoi chercher de l'aide, insiste le porte-parole du cimentier : «Il y a eu d'ailleurs une grosse explication entre le chef des CRS et Rachid Benyakhlef», le directeur général de l'établissement, très remonté contre l'intervention policière. Le délégué CGT, Sylvain Moreno, dément cette version : «Quand j'ai demandé, après-coup, au commissaire de police qui avait donné l'ordre, il m'a dit : "C'est Lafarge."»
La délégation d'ouvriers est venue de Frangey pour appuyer la première réunion du comité central d'entreprise (CCE), charg