L’affaire des frégates de Taiwan n’a pas fini d’empoisonner la vie publique. Après la confirmation en appel, jeudi, de la condamnation de la France à rembourser aux Taïwanais près d’un milliard de dollars de commissions occultes, soit 630 millions d’euros - 460 à la charge du contribuable, en tant qu’actionnaire de la DCN, et 170 à la charge de Thales, désormais privatisé -, le gouvernement est monté au créneau pour dénoncer cette vieille ardoise héritée des socialistes. Signée en 1991, sous le gouvernement Rocard, la vente de six frégates militaires ne se contentait pas de violer l’article 17 du contrat, qui interdisait tout versement de commission, mais battait de surcroît le record du monde du pot-de-vin : 20,85% du contrat !
Pactole. Gérard Longuet, ministre de la Défense, déplore ainsi ce «passé qui revient et pèse sur le budget de l'Etat». François Fillon, Premier ministre, regrette que «les finances publiques doivent supporter aujourd'hui les lourdes conséquences de décisions prises en 1991». Mais un journal taïwanais, United Daily News, vient de révéler que les dessous-de-table, loin de se concentrer sur la vente des frégates, auraient perduré sous prétexte de maintenance et de livraison de pièces détachées, selon un contrat annexe signé en 1996 sous le gouvernement Juppé. Les sommes sont moins importantes, le taux de commission inférieur (15%, tout de même), mais le fait serait là : «Le paiement des commissions a contin