Aux Etats-Unis, les agences de notation semblent avoir soudain découvert l'ampleur démesurée de la dette américaine et se sont invitées dans le bras de fer politique actuel sur les dépenses publiques. La première, le 18 avril, Standard & Poor's a abaissé de «stable» à «négative» la perspective de la note à long terme des Etats-Unis. «Il y a un risque réel que les responsables politiques américains ne parviennent pas à un accord pour répondre aux difficultés budgétaires à moyen et long termes d'ici à 2013», a expliqué Standard & Poor's, pesant ainsi directement sur les tractations en cours entre l'administration Obama et les républicains, majoritaires à la Chambre des représentants.
«Raisonner». Depuis, le risque s'est encore précisé : le 16 mai, la dette américaine a atteint le plafond de 14 294 milliards de dollars (10 000 milliards d'euros) fixé par le Congrès. Le gouvernement n'est donc plus autorisé à emprunter pour couvrir ses énormes besoins courants (près de 40% des dépenses sont financés à crédit). Jusqu'au 2 août, le Trésor a indiqué pouvoir encore assurer tous ses paiements en puisant dans des fonds de réserve comme celui des retraites de fonctionnaires. D'ici là, l'administration Obama exhorte le Congrès à relever le plafond de la dette, mais les républicains comptent monnayer leur vote au plus cher, exigeant des coupes drastiques dans les dépenses publiques.
Le 2 juin, Moody's est intervenu, dénonçant le risque de «blocage prolongé»