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Analyse

L’Italie ne veut pas reprendre de l’atome

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Le pays a refusé par référendum, hier, de relancer le nucléaire civil, abandonné après Tchernobyl.
par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant
publié le 14 juin 2011 à 0h00

Nucleare, no grazie ! Par une écrasante majorité, les Italiens ont décrété par référendum hier la fin de l'énergie atomique dans la péninsule. Près de 95% des votants ont rejeté le projet de la majorité de Silvio Berlusconi de relancer un programme nucléaire civil. Avant même la fermeture des urnes, le chef du gouvernement a dû lui-même en convenir : «Nous devrons dire adieu au nucléaire et nous engager sur les énergies renouvelables.» Pour l'heure, l'Italie frôle les 22% d'énergie électrique produite par les renouvelables, dont 15,8% par l'énergie hydroélectrique (le nord du pays compte de nombreux barrages).

«Sommeil». Du côté des promoteurs du référendum et en particulier de l'Italie des Valeurs, le parti d'Antonio Di Pietro, on exulte. «C'est une victoire irréversible», a commenté l'ancien juge anticorruption, tandis que Cristina Morelli, l'une des responsables des «Verdi» estimait : «Envisager un retour au nucléaire […] après Fukushima et après la décision allemande de démanteler ses centrales d'ici à 2022 aurait été une folie.»

En réalité, le référendum abrogatif avait été proposé bien avant la catastrophe japonaise, en réponse notamment à un accord signé avec la France en février 2009. A cette date, recevant Nicolas Sarkozy à Rome, Silvio Berlusconi avait annoncé un partenariat dans le domaine du nucléaire civil, parallèlement à la constitution d'une société mixte entre l'italien Enel et EDF. Le projet prévoyait la co