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Libération

Marché du travail: la flexicurité en récession

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publié le 14 juin 2011 à 0h00

A force de parler des dettes publiques, on oublierait presque qu’une des principales conséquences de la crise est l’augmentation du chômage dont le taux est passé dans l’OCDE de 5,7 % fin 2007 à 8,2 % début 2011. Tous les pays n’ont pas connu la même évolution : le taux de chômage a plus que doublé en Irlande, en Espagne ou aux Etats-Unis mais il n’a que marginalement augmenté en Autriche par exemple.

Avant la crise il était courant d'expliquer le niveau élevé du chômage en Europe par une trop grande protection légale des salariés, supposée décourager les embauches, alors que le «easy hire, easy fire» aurait été à l'origine du faible chômage des Etats-Unis. La solution était donc la «flexibilisation» du marché du travail, au moins sous une forme adoucie : la «flexicurité». Cette dernière est supposée associer une faible protection des emplois avec une indemnisation généreuse des chômeurs et une politique «active» de l'emploi : suivi et requalification des demandeurs d'emploi ou même des salariés susceptibles de le devenir, mesures plus ou moins incitatives/contraignantes de «retour à l'emploi» etc. Aux yeux de ses défenseurs, ce dispositif avait toutes les vertus : permettre un ajustement rapide sur le marché du travail et préserver la justice sociale. Nicolas Sarkozy comme Ségolène Royal en avaient fait un élément central de leurs programmes respectifs en 2007.

Le pays phare de la flexicurité, le Danemark, a été touché par la «grande récession» : une baisse du PIB de