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Libération

Le siège des entrepôts de Monoprix se poursuit

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publié le 15 juin 2011 à 0h00

Depuis plusieurs jours, les rayons frais des Monoprix de Lyon ressemblent aux rayons des magasins d'alimentation sous l'ère soviétique : des étals quasi vides où trois flambys se courent après. La direction des magasins a placardé des mots d'excuse aux clients, évoquant «des problèmes de transports». Douha Manoubi, déléguée CGT d'une plateforme logistique de Samada, filiale de Monoprix, va elle-même dans les magasins corriger le message. «Il n'y a pas de problèmes de transports, il y a une grève des salariés. Nous bloquons les entrepôts parce que la direction refuse d'intégrer 50 euros de prime par mois sur les salaires !» Les clients sont surpris. Mais pas autant que la syndicaliste, qui n'en revient pas que cette revendication «qui ne coûte quasi rien à la direction» ait pu être à l'origine d'un pareil enrayement du dialogue social.

Le premier mouvement de grève remonte au 15 avril, déjà à cause de cette histoire de prime. Au bout de quelques heures, la direction de Samada a promis aux salariés de leur accorder ce qu’ils demandaient. Ils ont alors repris le travail. Mauvaise surprise, quelques jours plus tard, ils apprennent que 400 salariés sur les 1 000 que compte Samada en France n’en bénéficieraient pas, selon des critères d’ancienneté, de temps plein ou de productivité. Le 31 mai, une vingtaine de salariés sur les 38 de la plateforme de Neuville-sur-Saône (qui approvisionne les magasins de Lyon) se remettent en grève. Ils sont vite remplacés