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REPORTAGE

Grèce: «on est là pour dire non à la politique d’austérité»

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Au moins 20 000 personnes ont manifesté hier à Athènes.
publié le 16 juin 2011 à 0h00

«Nous sommes venus, nous sommes tous là… Il y a tant de désespoir, de colères, tant de larmes…» Ce mercredi 15 juin restera un grand jour pour les Grecs. En slogans ou en chansons, une foule immense a envahi dès le matin la place de la Constitution pour ce jour de grève générale (le dixième depuis l'entrée en vigueur du premier plan de rigueur en mars 2010). Qui sont-ils ? Il y a les traditionnels manifestants, sous la bannière des syndicats, du secteur privé et du secteur public, les troupes du parti communiste. Mais surtout des Grecs qui n'avaient pas remis les pieds dans une manif depuis longtemps. Et des jeunes, qui se mobilisent pour la première fois sous la bannière des Indignés grecs, ce nouvel ovni politique.

Dans la foule, Andromaque, une militante du collectif «Je ne paie pas», campe sur la place Syntagma depuis le début du mouvement, le 25 mai : «Le premier plan de rigueur a augmenté les tarifs des transports en commun et des péages de façon éhontée. Nous avions décidé de ne plus payer. Aujourd'hui, ils veulent privatiser les trains, les ports, les aéroports. Mais tout ça, ce sont les biens collectifs, ceux du peuple. Cela ne leur appartient pas. C'est pour cela qu'on est là, tous ensemble, pour dire non à cette nouvelle cure d'austérité», lâche-t-elle d'un trait. Hier, dans ce Woodstock «à la grecque», bandes de jeunes, familles avec enfants, retraités très remontés, militants d'extrême gauche et anciens combattants revêtus de la traditionnelle f