Menu
Libération
Récit

La Compagnie du vent debout

Article réservé aux abonnés
Le conflit qui oppose Jean-Michel Germa, fondateur de la société d’éolienne révoqué fin mai, à l’actionnaire GDF-Suez alarme les salariés.
publié le 18 juin 2011 à 0h00

Le bras de fer entre GDF-Suez et Jean-Michel Germa, fondateur de la petite société d'éolienne la Compagnie du vent (LCV), tourne au calvaire social. Début juin, un collectif de 94 salariés de ce producteur d'énergie renouvelable a lancé un cri d'alarme :«Nous ne voulons pas être instrumentalisés dans un combat entre actionnaires.» GDF-Suez, entré au capital de LCV fin 2007, en possède 56,8%. Germa détient les 43,2% restants à travers la structure Soper. Un homme seul contre une multinationale de l'énergie, de quoi alimenter tous les fantasmes. «On essaie de démêler le vrai du faux dans les deux discours, on ne sait plus à qui se vouer», relate un employé du service offshore.

«Brutalité». Le 27 mai, les salariés ont appris la révocation de Germa par un communiqué de GDF-Suez, alors que l'assemblée générale d'associés venait de se terminer dans le bureau d'à côté, sans l'intéressé. Motif invoqué par le groupe : «Différend stratégique majeur.»«On n'est pas des nostalgiques. On savait que Jean-Michel devait partir en novembre. Ce qui nous a choqués, c'est la brutalité de la démarche», raconte une employée. Beaucoup découvrent dans les journaux du week-end le nom de leur nouveau président, Thierry Conil, plus de trente ans de carrière au sein de la multinationale. Depuis, chacun cherche à comprendre. Et à sauver sa peau.

«GDF-Suez a la conviction du fric, alors que M. Germa a la conviction de l'environnement. Ils ne se sont p