Menu
Libération
TRIBUNE

L’Europe dans la spirale des plans de rigueur

Article réservé aux abonnés
par Pascal Canfin, Liêm Hoang-Ngoc, Député européen, socialistes et démocrates et Jean-Luc Mélenchon, Député européen, Gauche unie européenne
publié le 20 juin 2011 à 0h00

A l’issue de la négociation qui s’achève avec le Conseil et la Commission, le Parlement européen s’apprête à adopter le 23 juin le durcissement du Pacte de stabilité. Cette réforme organise une austérité généralisée en Europe qui portera des coups terribles à nos acquis sociaux.

Le texte précise tout d'abord le contenu du volet «préventif» du Pacte de stabilité en indiquant le rythme de réduction des déficits publics que chaque Etat membre devra respecter, fixé à 0,5 point de PIB par an. Ce document définit ensuite le volet «correctif» du Pacte, dictant le rythme de la réduction de l'endettement d'un pays. Chaque Etat membre devra réduire d'un vingtième l'écart entre l'endettement observé et l'endettement correspondant aux 60% du PIB autorisés par le traité de Lisbonne. Dès lors, au total, ce sont donc quelque 27 milliards qu'il faudrait affecter en France à la baisse des déficits et de l'endettement au cours de la première année de la prochaine législature ! Pire, les pays qui n'atteindraient pas les objectifs fixés sous la surveillance de la Commission dans le cadre des programmes nationaux de réforme se verraient infliger des amendes ! Leur montant sera compris entre 0,2 et 0,5% de leur PIB. Il est certes précisé : «sauf si le Conseil s'y opposait à la majorité qualifiée des Etats membres de l'Eurogroupe». Mais c'est dire par là même que la sanction deviendrait quasiment automatique, tant une telle majorité est difficile à obtenir. Surtout sans le consentement de