Difficile de positiver pour les salariés de Carrefour. A la veille de l'assemblée générale des actionnaires, et quatre ans après l'arrivée du duo LVMH-Colony Capital à la tête du groupe, les syndicats du distributeur sont unanimement remontés contre les projets de la direction. Pour la première fois, ils voteront aujourd'hui contre l'ensemble des résolutions soumises au vote par le conseil d'administration. «On n'a plus du tout confiance en eux, rapporte Michel Enguelz, syndicaliste FO, qui représentera les salariés actionnaires (2%) à l'AG. Ils ont trompé tout le monde, des employés aux fournisseurs, en passant par les franchisés.»
«Requins». Principal reproche : «Avoir réussi à faire perdre la moitié de sa valeur à l'action.» Un «tour de force» conduisant aujourd'hui le groupe à devoir vendre sa filiale hard discount Dia pour se refaire financièrement, au risque, s'alarment les syndicats, de fragiliser l'entreprise. «Il n'y a plus de capitaine, mais juste deux actionnaires qui veulent retrouver leur mise de départ, s'énerve Serge Corfa, délégué CFDT. Ce ne sont pas des entrepreneurs qui veulent développer la société, mais juste deux requins qui se sont plantés.» Car l'argent récupéré par la vente de Dia, protestent les syndicats, «ne servira pas à renflouer l'entreprise, mais à faire grossir les bas de laine de LVMH et de Colony Capital». Quant aux 45 000 salariés de Dia (10% des effectifs mond