La publication du rapport international Pisa sur les acquis scolaires des jeunes de 15 ans a montré l'existence d'une relation spécialement forte en France entre inégalités scolaires et inégalités socio-économiques. La corrélation positive, au sein d'un même cadre scolaire, entre le statut socio-économique des parents et la compréhension de l'écrit des enfants, y est la seconde plus forte de l'OCDE. En outre, selon Pisa, une fraction de 28% des différences d'acquis de connaissances peut être attribuée, en France, à une combinaison d'inégalités économiques, sociales, culturelles et familiales. Seules l'Autriche et la Hongrie présentent une fraction supérieure. Dans l'Egalité des possibles, Eric Maurin a montré qu'au-delà des corrélations, il y avait bien une relation causale entre les inégalités socio-économiques et la réussite scolaire. Le mythe d'un pays où la méritocratie républicaine limiterait l'importance des déterminismes sociaux dans l'accès à la connaissance a vécu.
Mais pourquoi les inégalités sociales jouent-elles en France un rôle plus important qu’ailleurs dans la détermination des inégalités scolaires au niveau du secondaire ? L’économie de l’éducation, depuis Gary Becker, postule que les agents anticipent leurs perspectives futures dans leurs choix d’éducation. Concrètement, l’investissement des élèves et de leurs parents dans l’éducation secondaire dépend de leur information sur les possibilités offertes par l’enseignement supérieur. Cet effet d’antici