L'idée vient d'un Premier ministre, candidat à la présidentielle : instaurer un salaire maximum en France, en limitant de un à dix l'éventail des revenus. Il ne s'agit pas de Fillon, mais d'une fiction - le film Pater, d'Alain Cavalier, en salle depuis hier - où Vincent Lindon surfe à Matignon sur l'émotion suscitée par les fins de mois mirobolantes des grands patrons. Une fiction, certes, mais qui puise son inspiration dans le monde bien réel des inégalités de revenus, entre la majorité de la population et une poignée de privilégiés. Un phénomène en plein essor depuis plus de dix ans en France, qui suit sur cette question la trace des Anglo-saxons.
Recul.«Choquantes»,«extravagantes», voire «obscènes», suivant les observateurs, ces rémunérations trop visibles, faites de salaires fixes, de bonus, d'actions gratuites et autres stock-options, sont aujourd'hui, comme dans Pater, dans le collimateur des politiques. Sauf que le courage (ou la folie, suivant les points de vue) des deux principaux partis reste, sur ce thème, très en deçà de leur indignation. Et bien loin de la piste avancée par Vincent Lindon dans le film. Le Parti socialiste propose ainsi de limiter de 1 à 20 les rémunérations, mais dans les seules entreprises où l'Etat détient une participation. Dans le secteur privé, le PS confierait au conseil d'administration le soin de définir ce ratio, après avis consultatif du comité d'entreprise. Un recul par rapp