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Libération

Petits patrons contre cadors du CAC

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Le plafonnement des salaires séduit certains dirigeants d’entreprises.
publié le 23 juin 2011 à 0h00

C'est drôle comme les très grands patrons avaient des journées chargées hier : pas une minute pour donner son avis sur le plafonnement des rémunérations. Même les communicants étaient aux abonnés absents. «Heu... globalement, ce n'est pas un sujet que je lui conseillerais de commenter», notait l'un d'eux. Après tout, ceux-là ne sont pas plus de 40. Pour les autres, les patrons de petites et moyennes entreprises, il semble y avoir unanimité. «On ne peut pas le nier : il y a des salaires indécents dans ce pays au sommet des grandes entreprises et ce n'est pas bon pour l'image des patrons. Comment voulez-vous être audible, donner l'exemple, quand vous êtes dans un rapport de 1 à 100, voire bien plus avec le salaire minimum ?» s'insurge Gontran Lejeune qui a présidé le Centre des jeunes dirigeants (CDJ) de 2008 à 2010 et pilote aujourd'hui un cabinet de consultants.L'organisation patronale, qui joue les franc-tireurs à la gauche du Medef, propose carrément de plafonner le salaire des patrons dans un rapport de 1 à 20 «bonus et stock-options comprises», précise son actuel patron, Michel Meunier.

Cette proposition qui fait écho à celle des syndicats et du PS reviendrait à instaurer un salaire maximum de 355 000 euros par an (13e mois inclus) en se basant sur le smic. «A plus de 25 000 euros par mois, on vit très bien. Le salaire moyen des patrons de PME en France c'est 4 400 euros bruts. Autant dire que l'on ne se sent pas concernés par la