Certes, tout reste encore à faire. Mais c'est officiel : l'agriculture est devenue une priorité de la gouvernance mondiale. Après huit mois de négociations, les vingt économies les plus puissantes de la planète ont trouvé hier à Paris un accord qualifié d'«historique» par la France pour lutter contre la volatilité des prix agricoles.
Chinois, Américain, Australien, Indien, Argentin, Brésilien… pas un seul ministre de l'Agriculture n'a finalement levé la main pour rejeter l'une ou l'autre des propositions de la présidence française du G20. Elle avait annoncé la couleur : «Ce sera tout ou rien… Pas de demi-mesures.» C'est donc tout. «Pari gagné», martèle donc en substance le ministre français de l'Agriculture, Bruno Le Maire.
Pour lutter contre la volatilité des prix agricoles, Paris avait proposé un plan d'action fondé sur cinq «piliers» : réinvestir dans l'agriculture mondiale pour «produire plus et mieux» ; accroître la transparence des marchés ; améliorer la coordination internationale pour prévenir et gérer les crises ; développer des outils de gestion du risque lié à la volatilité des prix ; réguler les marchés financiers des matières premières agricoles (lire Libération de mercredi).
L'accord trouvé hier à Paris est un «bon début» pour s'attaquer à la volatilité des prix et prévenir les crises alimentaires. «Mais il reste trop timide, en misant sur la bonne volonté», estiment de nombreuses ONG qui préfèrent par