Menu
Libération
Portrait

«Super Mario», futur patron de la BCE

Article réservé aux abonnés
Profitant des tensions entre Paris et Berlin, le gouverneur de la Banque d’Italie, Mario Draghi, devrait prendre la relève de Jean-Claude Trichet, dont le mandat prend fin.
par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant et Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant
publié le 24 juin 2011 à 0h00

La Banque centrale européenne (BCE) accueillera le 1er novembre son troisième président, l'actuel gouverneur de la Banque d'Italie, Mario Draghi. Les vingt-sept chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne réunis à Bruxelles depuis hier devaient, en effet, donner leur feu vert dans la soirée à sa nomination. Draghi, 63 ans, prendra donc la place du Français Jean-Claude Trichet, qui lui-même a succédé au Néerlandais Wim Duisenberg (1998-2003) pour un mandat de huit ans. Il aura la lourde tâche de sortir la monnaie unique de la zone de turbulences dans laquelle elle est entrée il y a dix-huit mois, lorsque la crise grecque a éclaté. Le fauteuil occupé par Jean-Claude Trichet semblait pourtant promis à un Allemand. Mais la crise de la zone euro en a décidé autrement. En effet, le 11 février, Axel Weber, président de la Bundesbank depuis 2004, a annoncé sa démission «pour raisons personnelles», privant ainsi l'Allemagne de son candidat naturel. Il prenait acte du probable veto français à sa candidature. Paris lui reprochant sa trop grande rigidité et son absence de diplomatie, celui-ci ayant critiqué la BCE avec virulence parce qu'elle avait décidé, le 10 mai 2010, de racheter la dette publique des pays en difficulté afin de sauver la zone euro.

Stéréotypes. A la suite de cet épisode, Nicolas Sarkozy a fait savoir qu'il ne voulait à aucun prix d'un tel «faucon». «La crise a montré qu'il fallait quelqu'un qui ait une expérience de