La Banque centrale européenne (BCE) accueillera le 1er novembre son troisième président, l'actuel gouverneur de la Banque d'Italie, Mario Draghi. Les vingt-sept chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne réunis à Bruxelles depuis hier devaient, en effet, donner leur feu vert dans la soirée à sa nomination. Draghi, 63 ans, prendra donc la place du Français Jean-Claude Trichet, qui lui-même a succédé au Néerlandais Wim Duisenberg (1998-2003) pour un mandat de huit ans. Il aura la lourde tâche de sortir la monnaie unique de la zone de turbulences dans laquelle elle est entrée il y a dix-huit mois, lorsque la crise grecque a éclaté. Le fauteuil occupé par Jean-Claude Trichet semblait pourtant promis à un Allemand. Mais la crise de la zone euro en a décidé autrement. En effet, le 11 février, Axel Weber, président de la Bundesbank depuis 2004, a annoncé sa démission «pour raisons personnelles», privant ainsi l'Allemagne de son candidat naturel. Il prenait acte du probable veto français à sa candidature. Paris lui reprochant sa trop grande rigidité et son absence de diplomatie, celui-ci ayant critiqué la BCE avec virulence parce qu'elle avait décidé, le 10 mai 2010, de racheter la dette publique des pays en difficulté afin de sauver la zone euro.
Stéréotypes. A la suite de cet épisode, Nicolas Sarkozy a fait savoir qu'il ne voulait à aucun prix d'un tel «faucon». «La crise a montré qu'il fallait quelqu'un qui ait une expérience de