C’était la réforme exemplaire. Celle qui n’avait pas fait de remous. La fusion entre les services des impôts et du Trésor, entamée à l’arrivée de Nicolas Sarkozy à l’Elysée, était jusqu’ici présentée comme la tête de proue de la révision générale des politiques publique (RGPP), ensemble de mesures destinées à tailler dans les dépenses et les effectifs de l’Etat. Vendredi matin, c’est par un acte désespéré qu’un agent de Bercy a brisé l’image idyllique de cette réforme.
En pleine réunion du comité d'hygiène et de sécurité (CHS) du ministère des Finances, un représentant du syndicat Force ouvrière (FO), travaillant à la trésorerie de Moselle, a avalé un tube de médicaments devant sa hiérarchie. «Il a pris le micro pour exprimer ses propres souffrances, ainsi que celles de ses collègues, avant de passer à l'acte, rapporte, encore sous le choc, une personne présente à la réunion. C'était très violent, très brutal.» Hospitalisé dans la foulée, l'agent, hors de danger, devrait retrouver sa famille aujourd'hui. «C'était un militant très impliqué sur la question des conditions de travail, complète Laurent Auburcin, responsable FO Finances. Or lui-même se disait harcelé par sa hiérarchie.»
Et de rapprocher cet acte de la trentaine de suicides recensés tous les ans au sein du ministère, sur les 165 000 agents qu'il compte. Un chiffre que ne conteste pas l'administration. Elle rappelle néanmoins que «quasiment aucun de ces suicides n'a eu lieu au t