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Le Conseil d’Etat remet la taxe poids lourds en route

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Transport . La candidature de l’italien Autostrade pour mettre en place le dispositif a été validée, en dépit de potentiels conflits d’intérêts.
publié le 27 juin 2011 à 0h00

République bananière ? Le Conseil d’Etat a validé vendredi la taxe sur les poids lourds. Adoptée en 2008 dans l’enthousiasme lors du Grenelle de l’environnement, sa mise en place par Jean-Louis Borloo, avant qu’il quitte le gouvernement, prêtait pourtant le flanc à la critique. Sur le principe, nul ne conteste cette «écotaxe», pas plus verte que la bonne vieille vignette auto : il s’agit de ponctionner les camions quand ils empruntent des nationales ou départementales qui, à la différence des autoroutes, sont gratuites. L’idée est d’installer un système de «télépéage» : quelque 800 000 gros cubes doivent êtres équipés d’un mouchard relié à un satellite permettant de surveiller leurs déplacements et de calculer la taxe afférente (12 centimes le kilomètre, en moyenne).

L'Etat ne voulant ou ne sachant le faire lui-même, un appel d'offres aux opérateurs privés a été lancé en 2009. Des syndicalistes de Bercy ont pesté contre cette privatisation de la collecte de l'impôt - seules certaines taxes, dites «parafiscales», dans le domaine agricole, étant sous-traitées au privé. Des parlementaires ont râlé contre la marge «exorbitante» du futur opérateur (entre 20 et 25%, le coût de la collecte par la direction des impôts étant de 5 à 10%) : sur une recette brute estimée à 1,2 milliard d'euros par an, l'Etat n'en recevrait en net que 800 ou 900 millions. De quoi attirer bien des candidats. En janvier, le ministère de l'Environnement a désigné l'heureux élu : l'italien Autostrade