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Libération

Grand emprunt : retour vers le futur

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Le Président a fait le bilan de son chantier phare et annoncé des efforts sur la sûreté nucléaire et la lutte contre le cancer.
publié le 28 juin 2011 à 0h00

Une France de l'investissement, de l'innovation et de la recherche. Riche de patrons à la Bill Gates dont l'immense fortune n'a rien de «choquante» si elle provient «d'inventions» et non pas, comme pour les banquiers, de bonus. Lors de la deuxième conférence de presse de son quinquennat consacrée à l'économie, Nicolas Sarkozy a tout fait, durant quatre-vingt-dix minutes et devant plus de 180 journalistes réunis à l'Elysée, pour convaincre son auditoire qu'il n'était pas seulement le Président de la lutte contre les déficits, mais aussi celui qui pense à la croissance de demain. «La réduction de la dépense ne suffit pas pour surmonter la crise, a-t-il dit en faisant référence à la Grèce, il faut également la croissance.» Ça tombe bien, c'est justement ce que les 35 milliards d'euros du grand emprunt - l'équivalent de ce que l'agence France Trésor «lève» en deux mois sur les marchés pour financer la dette - sont censés apporter à un horizon de cinq ans, en permettant au pays de combler, mais en partie seulement, une part de son retard d'investissement. En 1974, a-t-il insisté, les dépenses d'investissement de l'Etat représentaient 12,5% du budget contre seulement 7,5% trente-trois ans plus tard, en 2007. Le déficit budgétaire, permanent ces trente dernières années, aura donc surtout servi à «financer des dépenses courantes, au détriment des investissements et de l'avenir». D'où la légitimité de ce modeste endettement supplémentaire