Les produits Parmalat changent d’emballage. Au terme d’une offensive éclair de quelques semaines, le groupe français Lactalis a pris, hier, les rênes du groupe laitier italien malgré les tentatives de blocage du gouvernement de Silvio Berlusconi. Sur le papier, la famille Besnier n’a pas encore entièrement avalé son concurrent transalpin puisqu’elle ne possède que 29% de son capital. L’OPA sur le solde, lancée fin avril, ne prendra fin que le 8 juillet. Mais les jeux sont faits : à l’issue de l’assemblée des actionnaires, qui s’est tenue hier à Parme, l’industriel français, principal actionnaire de Parmalat depuis fin mars, a obtenu neuf des onze sièges du conseil d’administration. En clair, le pouvoir. Une opération qui propulse Lactalis au sommet de l’industrie laitière mondiale (avec un chiffre d’affaires cumulé de 14 milliards d’euros).
Menée dans la discrétion et presque dans le secret, caractéristique de la famille Besnier, l’opération a été dès le départ perçue comme inamicale par les autorités italiennes. Une sorte d’affront à l’industrie nationale, à la culture alimentaire de la péninsule et surtout à son cœur productif. Car Parmalat a longtemps été l’une des fiertés du «made in Italy». Depuis Collecchio, au cœur de l’Emilie-Romagne, la famille Tanzi avait créé un géant mondial du jus de fruit, du lait et des yaourts avec d’innombrables filiales, et une vitrine footballistique, le Parma Calcio de «Gigi» Buffon et Lilian Thuram. Jusqu’au krach de 2003 révélant un ende