Licencié pour un moment de détente en fin d'année scolaire. Eric, professeur en sciences et risques de la vie professionnelle au centre de formation d'apprentis (CFA) de Bourges (Cher), ne veut toujours pas y croire. «Fin mai, j'assurais la classe avec des apprentis qui n'avaient plus aucun examen à passer, explique-t-il à Libération.J'avais naturellement autorisé certains d'entre eux à jouer tranquillement aux cartes.»
Manque de chance, le directeur et son adjointe circulaient dans les couloirs à ce même instant. «Ils ont constaté avec stupéfaction qu'aucun des apprentis, pas plus que [le professeur] ne [travaillait]», dénonce la lettre de licenciement transmise à Eric. «Cette situation est contraire aux impératifs du règlement intérieur. Il apparaît invraisemblable de laisser des apprentis désœuvrés sans respect de la moindre discipline, poursuit la direction qui pointe aussi des apprentis en train de discuter, dont certains assis sur une table.»
Face à ce tombereau d'accusations, Eric tombe des nues. «Après deux années de cours, je voyais ces jeunes pour la dernière heure. Je trouvais naturel de passer, ensemble, ce moment de convivialité, d'autant que le matin même, nous avions eu une discussion sur les parcours et perspectives de chacun», insiste-t-il.
Ces arguments n'ont pas suffi à attendrir le directeur qui, contacté par Libération, n'a pas souhaité «commenter la procédure en cours». Dans l