Trop peu, trop tard. Depuis dix-huit mois que dure la crise de la dette publique de la zone euro, le même scénario se répète ad nauseam : les marchés attaquent un pays, les Etats de la zone euro ripostent, mais trop lentement, dans la cacophonie et à reculons, ce qui ne convainc pas les investisseurs qui attaquent à nouveau. Après la Grèce, l'Irlande et le Portugal ont dû être placés sous un coûteux parapluie européen. Désormais, la contagion menace de gagner l'Espagne et l'Italie, voire la Belgique, et le risque que la zone euro implose augmente jour après jour. Fin juin, Ben Bernanke, le président de la Réserve fédérale américaine, a fait part de son inquiétude grandissante : «S'il y avait une incapacité à résoudre» la crise de la zone euro, «cela constituerait une menace pour les systèmes financiers européens, le système financier mondial et pour l'unité politique de l'Europe». La question est de savoir si les gouvernements européens sont vraiment «capables de gérer» cette crise comme veut le croire Jay Carney, le porte-parole du président Barack Obama.
Par-dessus bord. Certes, beaucoup a été fait depuis que la crise grecque a éclaté. En dépit de l'interdiction maastrichienne d'aider financièrement les Etats en difficulté, la zone euro a volé au secours de la Grèce (80 milliards d'euros) avant de créer dans l'urgence un Fonds européen de stabilité financière (FESF) doté d'une capacité d'emprunt de 440 milliards d'euros (plus 60 m