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Libération

Au Brésil, Casino marque des points contre Carrefour

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par Chantal Rayes, SAO PAULO, de notre correspondante
publié le 14 juillet 2011 à 0h00

C’est une victoire pour Casino. Le groupe de Jean-Charles Naouri a réussi à empêcher le mariage entre CBD, numéro 1 de la grande distribution au Brésil - dont il partage le contrôle avec le milliardaire brésilien Abílio Diniz - avec les actifs de Carrefour dans ce pays. Rendu public le 28 juin, ce projet de fusion devait créer un mastodonte au chiffre d’affaires évalué à 30 milliards d’euros. Mais il avait été négocié par Diniz à l’insu de Casino, dans le seul but, accuse Naouri, d’empêcher le groupe stéphanois de prendre le contrôle de CBD en 2012, comme le prévoit le pacte d’actionnaires qui lie les deux associés.

La fusion dépendait de l'aval de Casino, premier actionnaire de CBD avec 43,1% du capital total, pour se concrétiser. Or, le conseil d'administration du groupe, réuni mardi à Saint-Etienne, l'a jugée «contraire à l'intérêt de [CBD] et de l'ensemble de ses actionnaires». Du coup, la Banque nationale de développement économique et social (BNDES), détenue par le Trésor brésilien, n'a eu d'autre choix que de retirer son soutien à l'opération : la BNDES avait certes promis un apport de 2 milliards d'euros, mais à condition qu'un accord soit trouvé entre les deux parties. Or, son soutien était jugé décisif.

Abílio Diniz et Carrefour ont donc capitulé - du moins provisoirement -, reconnaissant que «les conditions n'étaient pas réunies» pour faire avancer leur projet. Casino a pris acte du retrait du projet, réaffirmant son «engagement stratégique au