Il y a un an à cette heure-ci, le gouvernement s’apprêtait à dévoiler un plan destiné à renforcer la filière nucléaire française, mise à mal par l’échec de l’EPR à Abou Dhabi, par le combat à mort que se livraient les deux patrons du secteur, Anne Lauvergeon (Areva) et Henri Proglio (EDF), et surtout par la concentration des questions liées à ce dossier entre les mains d’un seul homme, Claude Guéant, le secrétaire général de l’Elysée. C’est ainsi que, le 27 juillet 2010, Nicolas Sarkozy affirmait le rôle de chef de file d’EDF (réclamé avec force par Proglio) et avançait l’idée d’une montée d’EDF au capital d’Areva. Depuis, il y a eu le drame de Fukushima, Claude Guéant s’est installé au ministère de l’Intérieur, lâchant le nucléaire au ministre de l’Industrie et de l’Energie, Eric Besson, et l’Etat a choisi de remplacer Lauvergeon par son numéro 2, Luc Oursel. En ce mois de juillet 2011, le message délivré par l’Etat au secteur se résume donc à un mot : col-lec-tif. Des groupes de travail sont installés tous azimuts pour réfléchir à un avenir atomique de plus en plus flottant.
Un exercice de prospective jusqu’en 2050
Sarkozy le sait bien : les Français ont beau être relativement disciplinés vis-à-vis de la politique nucléaire, la question de l'atome sera au cœur de la campagne électorale. Fukushima a instillé le doute et la gauche a là un boulevard. D'où la décision du ministre de l'Energie de lancer un vaste exercice «intellectuel» visant à analyser