Haro sur les agences de notation ! En dégradant le 6 juillet de trois crans la note de la dette publique portugaise, la classant parmi les investissements «pourris», au même titre que la Grèce, l'agence américaine Moody's a rallumé l'incendie qui ravage la zone euro depuis janvier 2010. Feu qui menace de s'étendre à l'Italie et à l'Espagne. Refusant de s'arrêter en si bon chemin, les trois grandes agences s'attaquent désormais à la dette américaine considérée jusque-là comme l'investissement le plus sûr au monde en menaçant de lui faire perdre son triple A, la note la plus élevée. Mais, cette fois, elles ont manifestement poussé le bouchon trop loin : toutes les autorités publiques, des Etats à la Banque centrale européenne, en passant par le FMI ou l'Organisation de coopération et de développement économiques les accusent d'aggraver la crise. Viviane Reding, la commissaire européenne chargée de la Justice, a même menacé les agences de «démantèlement». Pour Nicolas Petit, professeur de droit à l'université de Liège, la Commission a les moyens d'agir contre ces agences.
L’oligopole des agences de notation viole-t-il le droit européen de la concurrence ?
La structure du marché des agences de notation est clairement oligopolistique puisque trois, voire deux, opérateurs [Moody's et Standard & Poor's, Fitch occupant une place plus marginale, ndlr] dominent entre 80 et 95% de ce marché. On pourrait même la qualifier de monopole, ou en tout cas de monopoles juxtaposés, puisque chacune de ces agences sert la totalité du marché, chaque agence fou