Le Japon doit-il s’extirper du nucléaire ? Si le débat fait rage sur l’Archipel depuis quatre mois, il a redoublé de vigueur après les dernières déclarations du Premier ministre Naoto Kan, 64 ans, appelant son pays à défendre ce choix et à tourner le dos à l’atome. Au plus bas dans les sondages, Naoto Kan a martelé, dans un discours mercredi, la nécessité pour son pays d’envisager ce revirement, précisant qu’il démissionnerait de son poste une fois adopté au Parlement un projet de loi sur les énergies renouvelables (qui ne représentent que 2% de la production d’électricité). En début d’année, le Japon envisageait encore de porter la part du nucléaire dans sa production d’électricité à 50%. Mais entre-temps, le «mythe» nippon de la sécurité nucléaire a été pulvérisé par l’activité des plaques tectoniques ceinturant l’Archipel et par le séisme qui en a résulté, provoquant un tsunami dévastateur (le Japon est touché par 20% des séismes enregistrés dans le monde chaque année). On a suivi jour après jour la catastrophe de Fukushima, mais on sait moins que sur les 54 réacteurs nucléaires couvrant d’ordinaire un tiers des besoins énergétiques du pays, 35 sont aujourd’hui à l’arrêt, pour cause de maintenance ou de répliques sismiques (un séisme de magnitude 4 a encore secoué Tokyo la semaine dernière).
zone d'évacuation. Cet été, les entreprises du pays sont donc priées de réduire leur consommation d'électricité de 5 à 15%. Naoto Kan prend prétexte de la «gravité