Quand il ne se passe rien de spécial sur les plans politique et économique, il n'est pas indispensable. Mais il le devient lorsque, en cas de crise, il faut réagir de manière interventionniste sur le plan institutionnel. Impossible alors d'agir sans les deux grands pays de la zone euro – et même de toute l'UE, la Grande-Bretagne demeurant en retrait.
Malgré une opinion publique allemande plutôt hostile à un soutien financier à la Grèce, Angela Merkel a accepté par deux fois de mettre la main à la poche. Comment comprendre cette évolution?
Angela Merkel a beaucoup reculé. Comme toujours, elle a souhaité aborder le problème de façon pragmatique, étape par étape. Cela peut parfois fonctionner, mais la situation actuelle existe de savoir où l'on veut arriver: vers une vraie coordination économique ou pas. Or, tout le monde s'accorde à dire qu'Angela Merkel manque de vision européenne. On peut lui reprocher d'avoir flatté son opinion publique, au lieu d'affirmer que la solidarité était nécessaire pour sauver l'Europe et l'euro. Finalement, c'est sous la pression qu'elle a reculé, notamment à chaque fois que Barack Obama a décroché son téléphone. Pour sa défense, elle était aussi sous la pression du Tribunal constitutionnel allemand, qui a décidé de soumettre au Parlement tout élargissement des compétences de l'UE, ce qui a freiné les possibilités d'action de celle-ci.
Il est souvent question d'un «égoïsme» allemand, plus soucieux de sécurité économique que d