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Vent debout

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Jean-Michel Germa. Pionnier de l’éolien, cet ingénieur s’oppose à GDF Suez, actionnaire majoritaire de son entreprise depuis 2007.
publié le 21 juillet 2011 à 0h00

Dans son combat contre GDF Suez, l'ex-président de la Compagnie du vent sait que chaque ligne de cet article pourra être utilisée contre lui. Jean-Michel Germa, «pionnier de l'éolien en France», est poursuivi en diffamation par le géant de l'énergie (voir Libération du 14 juillet). Un air de vacances souffle sur le glacier du port de Palavas-les-Flots. Pourtant je suis inquiète. Va-t-il me servir une coupe de paroles prémâchées par ses avocats ? Mais ce passionné de voile aux traits non burinés (on ne lui donnerait pas 59 ans) a vécu trop longtemps libre, seul à la barre de sa PME de 1989 à 2011, pour polir son langage à cause d'une plainte pour diffamation, fut-elle de GDF Suez.

Mince, de taille moyenne, tel le roseau, il ne rompt pas. Si sa tête est de bois - «Il peut être très pénible car très tenace», raconte un salarié -, sa langue ne l'est pas. «Il avait parfois tendance à en dire trop, notamment aux journalistes. Il a pu s'en mordre les doigts. Mais on ne pouvait pas le retenir et il ne l'aurait pas accepté», confirme Isabelle Giudicelli, chargée de communication à la Compagnie du vent (LCV) depuis 2003.

Bouffée d'air dans l'étouffoir des phrases marketées par les services de com type GDF Suez, l'entrepreneur séducteur érige sa mésaventure en «cas d'école». C'est l'histoire de «ces grands groupes qui entrent au capital d'une PME innovante, l'empêchent de mener à bien ses projets, transfèrent son savoir-faire, sortent ses dirigeant