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Libération

2 - Gouvernance: La guerre et la paix

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publié le 22 juillet 2011 à 0h00
(mis à jour le 22 juillet 2011 à 12h45)

AIRBUS. A l'été 2007, Airbus et sa maison mère, le groupe franco-allemand EADS, sont au bord de l'explosion après des années de guerre des chefs, de déboires industriels (A380) et de bastons nationales pour s'approprier les usines. Le 16 juillet, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel tiennent sommet à Toulouse et se mettent d'accord sur un objectif : réformer la gouvernance et rétablir la paix entre Français et Allemands. Le job est confié au nouveau patron d'EADS, Louis Gallois, ex-pacificateur de la SNCF. Quatre ans plus tard, les deux Etats interviennent beaucoup moins chez EADS. Et Gallois a accompli sa mission. L'apaisement s'est fait au prix d'une germanisation du groupe, assurent toutefois les détracteurs du PDG, dont le mandat s'achève en juin. Enfin, la décision de remotoriser l'A320 est aussi bonne économiquement (lire ci-contre) que politiquement : elle préserve le partage actuel du travail entre Toulouse et Hambourg. De quoi maintenir le calme… jusqu'au prochain épisode.

EPR. La filière nucléaire, purement franco-française, elle, a suivi le même cheminement. Sauf que l'Etat a tardé à y remettre de l'ordre, alors même qu'il est l'actionnaire majoritaire des frères ennemis EDF et Areva. Il y avait pourtant urgence, comme l'a montré l'échec des Français à Abou Dhabi face aux Sud-Coréens. Les industriels étaient partis à l'assaut en ordre dispersé : Areva bille en tête avec GDF Suez, EDF traînant des pieds, et le secrétaire général de l'El