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Libération
TRIBUNE

A bas les monnaies, payons en lingots

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par Daniel TOURRE, Auteur du blog "Le libéralisme pour les débutants"
publié le 22 juillet 2011 à 0h00

Le paquebot était supposé insubmersible : la nouvelle gloire de l’océan monétaire. Sa mise à l’eau avec les flonflons et les discours enflammés semble maintenant très loin. Aujourd’hui, c’est déjà un vieux cargo zigzaguant avec des brèches immenses dans la coque et un équipage au bord de la panique se querellant autour de la barre.

Les armateurs, malgré un long passif de pronostics systématiquement démentis - «l’euro nous protégera de la crise», «jamais nous ne ferons fonctionner la planche à billets», «la hausse des prix est minimale», «personne ne fera défaut sur sa dette» - continuent de nous assurer que tout est sous contrôle. Pour les passagers, les perspectives semblent bouchées : écoper en fond de cale les bêtises du pont supérieur ou couler avec le navire. Il est temps de laisser à ceux qui le souhaitent une troisième option : mettre les chaloupes à la mer.

Les souverainistes regardent avec envie la timonerie de la BCE. Ah ! S'ils étaient à la place de ces bureaucrates étrangers… Ils pourraient indiquer, seuls face au vent, la route à suivre d'un pédalo national. Or ce pédalo a les mêmes tares que le paquebot européen avec des capitaines encore plus désinvoltes. Les souverainistes - de Marine Le Pen à Zemmour - rêvent tous d'une planche à billets magique pour la dette et la compétitivité. Pour les passagers, descendre du Titanic Euro pour se retrouver dans un pédalo national n'améliorera en rien leur situation, seuls les capitaines changeront - pour le pire.

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