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Libération

Airbus et EPR, le carton et la cata

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Triomphe de l’A320, ratés du nucléaire : analyse des fortunes opposées de deux géants de l’industrie française.
Maquette de l'Airbus A320 Neo présenté au Salon du Bourget, le 23 juin 2011. (© AFP Eric Piermont)
publié le 22 juillet 2011 à 0h00

Cocorico et cocoricouac le même jour. Incroyable coïncidence mercredi : à 13 heures, Airbus remportait la part du lion de la plus grosse commande aéronautique de l’histoire, passée par American Airlines : 260 A320 vendus (plus 365 options), contre 200 737 (et 100 options) pour Boeing. Une victoire d’autant plus éclatante qu’elle intervient au pays de Boeing, et auprès d’une compagnie qui se fournissait exclusivement chez l’avionneur de Seattle. Le même jour, à 16 heures, EDF annonçait deux ans de retard pour la mise en service du réacteur EPR, et un coût total quasi doublé, à 6 milliards d’euros (contre 3,3 milliards prévus à l’origine).

Bien sûr, les centrales nucléaires ne volent pas et l’énergie n’est pas l’aéronautique. Mais il s’agit bien de deux poids lourds français (et européen pour Airbus) à l’export. Et la concomitance entre le succès de l’avionneur et la panade du chantier phare d’un secteur nucléaire français (EDF et Areva en tête) prêt à conquérir le monde provoque quelques télescopages intéressants. Option stratégique, gouvernance, rôle de l’Etat, diplomatie, l’avion et la centrale sont passés au crible.

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