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Analyse

Drones : l’Etat prend Dassault sous son aile

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publié le 22 juillet 2011 à 0h00

Le ministre de la Défense, Gérard Longuet, a engagé hier des «négociations» avec Dassault pour acheter des drones Male (moyenne altitude longue endurance) livrables en 2014, mettant fin à une longue bataille politico-industrielle.

Pourquoi Dassault a-t-il gagné ?

L'avionneur démontre une nouvelle fois sa puissance politique, puisque son intense lobbying lui a permis de dézinguer son concurrent franco-allemand EADS, mais aussi l'état-major de l'armée de l'air. Les gradés plaidaient pour l'achat du Reaper américain, performant et disponible très vite. Le choix de Dassault est donc une mauvaise nouvelle pour nos soldats : malgré leur besoin urgent de drones, ils vont devoir patienter jusqu'en 2014 pour remplacer leurs Harfang obsolètes, un drone israélien francisé par EADS, en service en Afghanistan. Le gouvernement a privilégié la souveraineté aux besoins des militaires : comme l'a déjà fait EADS, Dassault va acheter un appareil israélien (le Heron TP), qu'il équipera avec ses systèmes. «C'est retour vers le futur», ironise un expert. Mais cela aidera l'avionneur à préparer le prochain drone, 100% européen (très probablement le Telemos franco-britannique promu par Dassault et BAE), attendu au mieux en 2018.

Quel impact sur l’industrie militaire ?

C'est un beau coup de pouce à Dassault, qui en a bien besoin vu la mévente du Rafale. Surtout, «ça montre que l'Etat a fait son choix : l'aéronautique militaire, c'est Dassault et p