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Libération

L’inquiétude franchit l’Atlantique

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Les Etats-Unis ont longtemps cru que la crise grecque resterait contenue en Europe. Plus maintenant.
par Célia Sampol, (intérim à Washington)
publié le 22 juillet 2011 à 0h00

Embourbés dans leurs propres problèmes de dette, les Etats-Unis regardent avec inquiétude la crise de la zone euro et craignent qu'elle ne vienne déstabiliser un peu plus leur économie. Barack Obama a décroché son téléphone mardi pour appeler la chancelière allemande, Angela Merkel, et la pousser à trouver une solution rapide à la crise de la zone euro. On connaît l'historique question d'Henry Kissinger : «L'Europe ? Quel numéro de téléphone ?» Obama, lui, n'a pas hésité : «Il a appelé Merkel car l'Allemagne porte le plus lourd fardeau économique en Europe dans la mesure où elle est le pays le plus riche. L'Allemagne est la clé, quoi qu'elle décide c'est par là qu'il faut regarder», constate de façon pragmatique Ken Cummings, conseiller de Chris Van Hollen, l'un des élus démocrates chargés du budget à la Chambre des représentants. Selon lui, les Etats-Unis sont inquiets de la situation en Europe : «Nous nous achetons tous des dettes les uns aux autres, nous investissons tous les uns dans les autres […], les grandes économies ont atteint un point où elles ne peuvent plus opérer seules.»

Nervosité. En mai 2010, Barack Obama avait déjà fait pression sur Angela Merkel pour la convaincre de trouver une réponse systémique à la crise grecque, qui commençait à dégénérer. Il renouvelle aujourd'hui l'exercice face à la nervosité des marchés, alors que l'Union européenne bataille sur un nouveau plan de sauvetage d'Athènes et que les Etats-Unis