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Libération

L’UE sauve la Grèce au forceps

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Les Européens se sont accordés hier à Bruxelles sur la réduction de la dette d’Athènes. Un plan qui met les banques à contribution. Et qui fait un pas vers le fédéralisme.
Nicolas Sarkozy (g), George Papandreou (c) et Angela Merkel lors de la réunion d'urgence de l'eurogroupe, le 21 juillet 2011 à Bruxelles. (© AFP Steffen Kugler)
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant et Julie Majerczak
publié le 22 juillet 2011 à 0h00

Encore une fois, c’est le dos au mur que les dix-sept Etats-membres de la zone euro ont fait un pas supplémentaire vers le fédéralisme économique et financier afin de sauver leur monnaie. En effet, le sommet d’urgence, qui a eu lieu hier à Bruxelles a été convoqué la semaine dernière, alors que la contagion de la crise grecque menaçait l’Espagne et l’Italie, ce qui aurait mis en péril l’euro.

La série de décisions prises dans la précipitation aurait été inimaginable il y a encore quelques semaines : «Tous les tabous sont tombés, se réjouit un diplomate européen, gérer l'euro en faisant de la politique nationale, ça ne peut plus marcher.»

Martingale. De fait, les Dix-Sept ont progressé vers la création d'un véritable «Fonds monétaire européen», comme l'a souligné Nicolas Sarkozy, capable non seulement d'intervenir en cas de crise, mais aussi de la prévenir. Ils espèrent enfin avoir trouvé la martingale qui permettra de ramener le calme sur les marchés. Les premières réactions ont été positives : les Bourses européennes ont effacé, hier, les pertes accumulées depuis deux semaines, les taux d'intérêt des obligations des Etats périphériques de la zone euro se sont nettement détendus et la monnaie unique a bondi à 1,4370 dollar.

Chacun a dû faire un pas vers l'autre pour aboutir au compromis d'hier. Ainsi, la Banque centrale européenne (BCE) et la France, plutôt favorable à la création d'une taxe bancaire pour trouver de l'argent frais, se sont rés