Laurence Boone est économiste en chef pour la branche européenne de Bank of America-Merrill Lynch. Elle salue une «avancée» avec le renforcement du Fonds européen de stabilité financière.
Qui doit payer pour sauver l’euro?
Tout le monde, et en premier lieu ceux qui se sont endettés au-delà de leurs moyens et qui doivent rembourser leurs créditeurs. La Grèce le fait et elle le paie cher à travers ses réformes structurelles, il ne faut pas l’oublier. Les acteurs privés qui ont pris des risques parfois inconsidérés doivent aussi participer, et ce, même s’ils ont pu croire, à tort, que les traités les protégeaient et leur permettaient de prêter sans compter. Enfin l’Europe, c’est-à-dire ses Etats et ses citoyens, doit également participer à ce sauvetage de la Grèce et faire preuve de solidarité en privilégiant les intérêts de l’euro au-delà des intérêts nationaux. Car l’euro est un bien public commun et on n’en a pas assez pris soin. Tous ses membres s’en sont pourtant servi pour s’endetter à moindre coût, qu’il s’agisse du public ou du privé. On ne parle pas assez des bénéfices de l’euro, par exemple en gains de pouvoir d’achat, pour les entreprises comme les consommateurs. Nous avons tous intérêt à le consolider pour continuer de profiter de tous ces bénéfices.
Faut-il une Europe fédérale ?
Tout dépend de quoi on parle quand on évoque ce terme qui recouvre des réalités très différentes. Mais ce que les crises nous enseignent, c’est qu’il