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Analyse

Comment la crise grecque a fédéré l’Europe

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L’ambitieux plan arraché jeudi par les membres de la zone euro a été bien accueilli par les marchés.
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant
publié le 23 juillet 2011 à 0h00

Les dix-sept Etats membres de la zone euro espèrent avoir trouvé la solution qui permettra enfin d'endiguer la crise grecque et de stopper la contagion : le plan adopté jeudi après-midi à Bruxelles, lors d'un sommet d'urgence, a surpris les observateurs et les marchés par son ampleur. «Pour la première fois depuis longtemps la zone euro se met à anticiper des événements», s'est félicité vendredi le ministre polonais des Finances, Jan Rostowski, dont le pays préside l'Union depuis le 1er juillet.

Non seulement, la Grèce recevra une aide d'environ 160 milliards d'euros (dont une contribution de 54 milliards des banques et assurances) - somme à laquelle il faut ajouter les 110 milliards débloqués en mai 2010, soit 270 milliards -, mais la zone euro dans son ensemble dispose désormais d'un arsenal antispéculation renforcé. Poussés par des marchés inquiets de l'explosion des dettes publiques, les Etats auront mis dix-huit mois à reconnaître qu'une monnaie unique impose une solidarité financière quasi totale entre ses membres. La fameuse «union des transferts» dont ne voulait pas Angela Merkel, la chancelière allemande, est en train de voir le jour dans la douleur : lorsqu'une région de la zone euro est en difficulté, les autres doivent lui venir en aide. «L'unique solution pour la zone euro, c'est son intégration plus profonde», a résumé Jan Rostowski.

Les marchés ont d’ailleurs bien réagi à l’annonce du plan. Les taux d’intérêt des obligations des Etat