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Libération

Merkel applaudie en son pays

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Pour la presse populaire allemande, l’accord est un triomphe pour Berlin.
par Pascal THIBAUT
publié le 23 juillet 2011 à 0h00

«Nous l'avions toujours dit. Depuis jeudi soir à 21 h 07, c'est officiel : la Grèce est en faillite.» Le quotidien populaire Bild, qui a attisé les ressentiments antigrecs depuis des mois, triomphait vendredi matin. Pour lui, pas de doute, la chancelière allemande, Angela Merkel, a obtenu gain de cause : «Sans faire de concession, elle s'est imposée contre la résistance farouche de ses partenaires.» Le quotidien fait allusion à la volonté de Berlin d'obliger le secteur privé à participer au plan d'aide à la Grèce.

Dans un registre plus sérieux, le Süddeutsche Zeitung, quotidien munichois de centre gauche, rappelle que cet effort réclamé aux banques et autres assureurs permet de ménager une opinion publique allemande à qui le Bild serine depuis des mois la même question :«Pourquoi payer pour l'incurie grecque alors que nous nous serrons la ceinture depuis des années ?» Pour la chancelière, c'est aussi le moyen d'amadouer les eurosceptiques de sa majorité, plus que réticents à l'idée d'un sauvetage financé uniquement par des fonds publics. Certains députés, notamment libéraux, menacent même de rejeter au Parlement, à l'automne, le Fonds européen de stabilité financière- privant éventuellement Angela Merkel de majorité.

Corollaire du succès de la chancelière à Bruxelles, les commentateurs espèrent qu'à l'avenir Berlin retrouvera un leadership plus important dans les affaires européennes, après une politique en zigzag critiquée