Eté pourri pour Nouvelles Frontières (NF). En plein cœur des vacances, la direction du voyagiste français en déroute a annoncé vendredi un plan social en septembre. Le nombre d'emplois supprimés reste inconnu, mais l'addition s'annonce lourde pour les 1 330 salariés de NF (plus 1 350 au sein de sa filiale aérienne Corsairfly). Son propriétaire, le géant allemand du tourisme TUI, a en effet «sérieusement envisagé» de fermer le groupe, selon le patron de Nouvelles Frontières, Pascal de Izaguirre.
Raté. TUI a finalement choisi de fusionner NF avec son autre filiale française, Marmara. L'objectif : stopper le déficit (31 millions d'euros l'an dernier) et devenir «leader sur le marché» avec 1,8 milliard d'euros de chiffre d'affaires.
C'est loin d'être gagné. Avec environ 300 millions de pertes cumulées en dix ans, l'ex-voyagiste baba cool, fondé en 1967 par l'emblématique Jacques Maillot, a raté à peu près toutes les évolutions de la dernière décennie : boom d'Internet, du low-cost et des voyages haut de gamme de niche. «Ils sont restés coincés dans le milieu de gamme, le marché le plus difficile. Et ils n'ont pas innové. Ils sont trop généralistes, trop chers, trop confus», diagnostique Didier Arino, directeur du cabinet Protourisme.
NF fait tout lui-même (réseau d'agences, production de voyages, transport aérien), d'où des coûts très élevés. Sans oublier les erreurs commises chez Corsairfly, qui a acheté en 2005 des Boeing 747 très gourm