Enfin un happy end. La communauté urbaine de Lille peut se vanter, avec trois ans de retard, de faire rouler sa flotte de bus au biométhane. Son centre de valorisation organique (CVO), implanté à Sequedin, injecte le gaz depuis le 17 juin dans le réseau de GRDF. Les responsables du projet croisent les doigts et n'ont pas encore sablé le champagne : «Je crois que c'est Chirac qui disait que les emmerdes volaient en escadrille. On espère qu'il n'y en a pas une dernière qui traîne», sourit l'un d'eux.
Au départ, l’idée, innovante, était simple : les déchets verts, épluchures, feuilles mortes ou restes de nourriture sont compostés à grande échelle et la fermentation dégage du méthane. Celui-ci est recueilli et canalisé jusqu’au trottoir d’en face, vers le dépôt de Transpole, l’exploitant du réseau de transports en commun, et le cercle vertueux est bouclé. Les agriculteurs disposent d’un compost de qualité, et Lille Métropole peut inscrire fièrement sur ses bus «je roule grâce à vos déchets».
Mais il y a un grain de sable : les 30 mètres de tuyau entre le centre de valorisation et Transpole. «Dans la tête de tout le monde, ce bout de tuyau était considéré comme une conduite de distribution. Mais comme nous sommes devenus fournisseur de gaz, il est entré dans la catégorie transport grandes distances, comme les gazoducs qui viennent du fin fond de l'Ukraine», soupire Michel Lepilliet, directeur du service des résidus urbains à Lille Métropole.
La lourdeur réglementai