Si ça ne sentait pas autant l'opération de communication, on serait presque tenté d'écraser une larme. Après un an et demi de guerre entre l'ancienne patronne d'Areva, Anne Lauvergeon, et celui d'EDF, Henri Proglio, les champions du nucléaire français ont mis en scène, hier, leur réconciliation. Pour sa première sortie officielle, le tout nouveau patron d'Areva, Luc Oursel, a donc reçu Proglio dans son usine de Chalon-Saint-Marcel (Saône-et-Loire). Le tout sous l'œil satisfait du ministre de l'Industrie et de l'Energie, Eric Besson, qui vendait, le matin sur France Inter, l'événement comme «historique». Et qui avait mis tout son poids dans la balance en coulisses pour que le dégel entre les deux entreprises publiques produisent fissa des résultats concrets.
Gros effort. Les intéressés ont donc signé hier un accord technique et commercial sur l'optimisation du réacteur de troisième génération EPR, la maintenance et l'exploitation du parc nucléaire, et la gestion du combustible. Les deux groupes reviennent de loin, tant ces sujets sont basiques entre un industriel (Areva) et son plus gros client (EDF), qui pèse 25% de ses revenus. Pour Oursel, c'est le début de la «nouvelle page» qu'il veut «écrire» avec son partenaire. Tandis que Proglio a vu dans son chaleureux accueil à Chalon le «témoignage de l'état d'esprit qui règne entre les deux groupes, et qui n'aurait jamais dû cesser d'être».
Si les deux patrons font vraiment de gr