Jean-Louis Barber, responsable de la section Air France du Syndicat national des pilotes de lignes (SNPL), majoritaire au sein de la compagnie, défend l'équipage du vol Rio-Paris mis en cause par le rapport du Bureau d'enquête et d'analyse.
Y a-t-il eu erreur de pilotage?
Il s'agit d'un rapport d'étape qui se concentre sur les actions des pilotes, il reste encore six mois d'enquête et des pans entiers n'ont pas encore été étudiés. Ce qui intéresse le SNPL, c'est la véracité des faits. Ce qui est sûr, c'est que le fait générateur de l'accident est bien le givrage des sondes Pitot. Cette défaillance a déclenché une cascade de dysfonctionnements qui ont entraîné la perte d'informations vitales pour la conduite du vol, comme la vitesse, et ont rendu inopérantes les protections de l'appareil contre le décrochage [la chute libre, ndlr]. Les pilotes se sont retrouvés de manière soudaine dans une situation à la fois stressante, inconnue et difficile à gérer. Alors même qu'ils n'ont eu que très peu de temps pour réagir.
Mais ils n'ont pas appliqué les procédures prévues par Airbus pour rétablir la situation...
On ne peut pas le dire. La preuve en est qu'à la toute fin du vol, lorsqu'une alarme leur indique qu'il vont bientôt toucher l'océan, ils appliquent la procédure, qu'ils connais