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Les routes nationales, un nouveau pactole

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Au prétexte de la sécurité et de l’aménagement du territoire, de plus en plus d’axes régionaux jusque-là gratuits pourraient être mis en concession.
Cette photo a été prise le 31 mai 2010 à Mehun-sur-Yèvre, Centre, France, (Flickr/?????????)
publié le 29 juillet 2011 à 0h00

Est-ce la fin de la gratuité des routes nationales ? La décision de mise en concession de la RCEA (Route Centre-Europe-Atlantique), l’axe reliant la façade atlantique à Genève, excite les appétits. Témoin, le lobbying discret exercé par certains acteurs économiques et élus locaux pressés de voir démarrer des travaux de mises à 2 X 2 voies de leurs axes majeurs, histoire de désenclaver ces territoires et d’améliorer la sécurité.

Cette idée sulfureuse - la gratuité des routes est érigée en principe en France au nom de la liberté de circulation - fait son chemin aussi à la tête de l’Etat. Le 24 juin, Nathalie Kosciusko-Morizet, la ministre des Transports (mais aussi du Développement durable), a donné son feu vert pour que la RCEA soit concédée afin d’accélérer les derniers aménagements de mise à deux voies. Six barrières de péages sont prévues sur les portions concernées : de Montmarault à Paray-le-Monial, puis de Paray à Ciry-le-Noble pour la branche nord, et de Paray à Mâcon au sud.

«Doctrine». Deux jours plus tôt, à l'assemblée, NKM avait lâché cette bombe : «De plus en plus d'élus me demandent des mises en concession sur des itinéraires qui n'ont pas de trajet alternatif». Ajoutant : «Nous avons de plus en plus de routes symboliques sur lesquelles sont discutées des mises en concession.» Dans son entourage, on réfute tout revirement : «L'Etat [financeur majoritaire des routes nationales, ndlr] n'a pas changé de doctrine.» Mais, pour