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Libération

En Chine, collusion à grande vitesse

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L’accident entre deux TGV, samedi dernier, met au jour la corruption et le peu d’attention prêtée par les autorités aux mesures de sécurité. Les familles de victimes demandent des comptes.
publié le 30 juillet 2011 à 0h00

La terrible collision entre deux trains à grande vitesse à Wenzhou, qui a fait 39 morts et 200 blessés samedi dernier, a dépassé le cadre de l’accident ferroviaire pour devenir une affaire publique ultrasensible à la jonction des tensions économiques et politiques qui traversent la Chine. Aux premières heures de l’accident, les récits des médias officiels faisaient état d’un train arrêté sur les voies qui aurait été percuté à l’arrière par un autre, lancé à pleine vitesse. Sur les images télévisées, on a pu constater qu’au moins deux wagons du train frappé de plein fouet avaient chuté dans le vide, l’un restant encore accroché à la rame.

Alors que les secours s'activaient pour trouver des rescapés sous les piles du pont qui traverse une rivière asséchée, des pelleteuses sont venues, à la surprise générale, écraser les carcasses des wagons, pour ensuite les enterrer sur place dans des fosses rapidement creusées. La colère et la suspicion sur les causes de l'accident ont pris le pas sur l'étonnement et les médias chinois se sont fait l'écho de la colère populaire. «Rien ne devrait être caché sur les causes !» déclarait au Huanqiu Shibao un membre des familles de victimes qui manifestaient mercredi devant la gare de Wenzhou. Une fureur alimentée par le fait qu'une fillette de 2 ans a été sortie vivante des décombres du train, le lendemain de l'accident.

Fierté technique. Le ministère des Transports s'est confondu en explications, arguant que l'a