Officiellement, l'addition présentée aux banques et assureurs français en guise de contribution au sauvetage de la Grèce est «significative». En bon communicant, le président de la Fédération bancaire française, François Pérol, par ailleurs patron du groupe Banques populaires-Caisses d'épargne, très concerné par le dossier, a insisté vendredi sur le prix à payer par les créanciers privés français, à la demande de l'Allemagne, pour le plan arrêté le 21 juillet. «Nous faisons un effort d'à peu près 20% du montant de la dette que nous avons prêtée jusqu'en 2020, a-t-il précisé sur France Inter. Cela fait à peu près, pour les banques et compagnies d'assurances, 3 milliards d'euros.»
Si le sacrifice est réel, s'agissant d'un investissement réputé à l'origine sans risque, il supporte néanmoins deux gros bémols qui expliquent qu'en coulisse l'heure est plutôt au soulagement. Primo, le plan de sauvetage écarte a priori le risque de contagion, et donc d'explosion de l'euro qui aurait terrassé l'ensemble du système financier européen. Ensuite, au regard de la décote de 45 à 50% qu'applique le marché à la dette d'Athènes, accepter une perte de 20% relève du moindre mal. «En échange de leurs obligations grecques qui arrivent à échéance, les créanciers privés vont recevoir des obligations dont le remboursement sera cette fois garanti par le Fonds européen de stabilisation financière, précise Cédric Meilland, analyste au Crédit agricole-