Haro sur les pilotes ! Même s'il s'en défend, le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) a mis en avant les erreurs humaines de l'équipage dans son troisième rapport intérimaire sur le crash du vol Rio-Paris, publié vendredi. Le rapport confirme que la séquence fatale a bien été déclenchée par le givrage des sondes mesurant la vitesse, ce qui a entraîné la perte du pilote automatique et celle des protections contre le décrochage - la chute libre. Mais le BEA estime que la situation était «rattrapable», que c'est l'action des pilotes qui a fait tomber l'avion dans l'Atlantique.
Chute rapide. Le BEA pointe d'abord le fait que le commandant de bord n'a pas clairement réparti les «tâches entre les deux copilotes» lorsqu'il est allé se reposer. Le copilote le moins expérimenté s'est retrouvé aux commandes. D'où la recommandation du BEA d'instaurer des règles claires. Lorsque les sondes givrent à 2 h 10' 05, le pilote n'applique pas la procédure prévue, et cabre l'appareil de manière «trop importante», puis le rétablit. A 2 h 10' 51, l'alarme de décrochage retentit. Le pilote cabre alors à nouveau l'appareil, alors que la procédure prévoit de piquer. «Cette manœuvre est incompréhensible. Les équipages qui avaient vécu une panne des sondes auparavant s'en sont sortis parce qu'ils ont piqué», indique un pilote d'Air France.
L'avion décroche et tombe comme une pierre. Mais l'équipage ne le comprend pas, alors que l'ala