«J'avais envie de petites choses pour la maison, un dessus-de-lit, des rideaux, explique Margarita Mocha, 61 ans. La vendeuse de la Polar m'a expliqué que je pouvais payer en plusieurs fois avec leur carte de crédit maison.» En 2006, cette femme au foyer devait un peu plus de 600 euros à la chaîne de magasins. Elle a cessé de rembourser pendant trois mois. «Quand j'ai voulu payer à nouveau, je n'ai rien compris, reprend-elle au bord des larmes. Ma dette avait gonflé, atteignant 4 250 euros.»
«Entrer et emporter », c'est le slogan de la quatrième chaîne de grands magasins du Chili, qui vise les plus défavorisés. «Pour la première fois, les pauvres ont accédé à la consommation», explique l'avocat de l'association Chili citoyen, Tomas Fabres. Il y a encore deux mois, la compagnie était perçue comme un miracle économique. La rentabilité de son action en Bourse battait trois à quatre fois celle de ses compétiteurs. Jusqu'au 9 juin, où le scandale, sans précédent, éclate. La Polar a menti à la Bourse, à ses clients, à ses actionnaires, à ses créanciers, aux banques, sans qu'aucun organe public de contrôle ne réagisse. La compagnie est en réalité déficitaire depuis trois ans. Sa réussite repose sur un montage. «Chaque fois que ses clients tardaient à payer leur dette, la Polar leur accordait un nouveau crédit plus élevé, avec untaux d'intérêt plus haut et des mensualités plus importantes, explique Tomas Fabres. Ce no